Tirreno-Adriatico : Bouhanni a-t-il volontairement terminé hors délais ?
Le contre-la-montre par équipes inaugural a été fatal au sprinter français. Sa dernière année de contrat chez Cofidis pourrait s'apparenter à une longue traversée du désert.
- Publié le 14-03-2019 à 10h26
- Mis à jour le 14-03-2019 à 10h50
Le contre-la-montre par équipes inaugural a été fatal au sprinter français. Sa dernière année de contrat chez Cofidis pourrait s'apparenter à une longue traversée du désert.
Voilà un nouveau mystère dans la carrière de Nacer Bouhanni. Capable du meilleur et, surtout, du pire, le leader de la Cofidis est le seul coureur qui a terminé hors délai ce contre-la-montre par équipes, alors qu'il n'a pas connu de souci mécanique ni de chute, contrairement à Rafal Majka et Oscar Gatto, tombés à cause d'un spectateur inconscient (relire notre article ici). "Souffrant et sans force, il va passer des examens dès demain pour trouver l'origine de cette méforme", expliquait son équipe dans la foulée de cette triste prestation. Sur 21,5 kilomètres (dont une quinzaine seul, puisqu'il a été décroché par son équipe dans le sixième kilomètre), Bouhanni a lâché 4'50" sur ses équipiers et 6'44" sur Mitchelton-Scott, qui l'a emporté.
Des écarts conséquents mais légitimes, si vous êtes effectivement atteint d'un virus ou d'une maladie handicapante. Par contre, un simple jour "sans" ne peut pas permettre à un cycliste d'excuser une telle débâcle sur une distance relativement courte. Nos confrères de L'Equipe, qui n'ont pas pour habitude de taper sur un homme à terre et qui sont toujours bien informés, évoquent la possibilité d'une énorme bévue : "Le chef de file des Cofidis s'est volontairement laissé distancer (...) Dans quel but ? Difficile à dire. Une farce amère, un peu triste, qui laissait désemparé son directeur sportif Roberto Damiani". Et de citer ledit directeur sportif : "C'est d'autant plus incompréhensible que tout allait pour le mieux lors de la reconnaissance du parcours. Quand je l'ai mis en garde sur les délais très courts, il m'a dit de ne pas m'en faire..." Une chose est certaine : c'est sans une préparation optimale que le leader de la Cofidis se présentera à Milan-Sanremo, dans dix jours. Pour autant qu'il soit sélectionné.
Car la raison de cette nouvelle incartade pourrait être le désamour qui lie le coureur à son équipe depuis plusieurs années. Nacer Bouhanni n'a pas digéré d'avoir été laissé de côté lors des deux derniers Tours de France et, depuis son arrivée à la tête de Cofidis en octobre 2017, Cédric Vasseur le prive de tous ses passe-droits. Il se murmure même que, du côté de la formation nordiste, une rupture de contrat aurait été vue d'un bon œil. Il faut dire que Bouhanni monopolise à lui seul une grande partie de la masse salariale de son équipe mais le sprinter semble décidé à aller au bout de son contrat (qui se termine à la fin 2019) avant de se trouver un autre employeur. A condition de ne pas trop dégrader, d'ici là, une image déjà bien écornée...